Quand j’ai ouvert
Silverton Supernatural Project d’Ellie S. Green, je ne m’attendais pas à une telle claque. Ce roman m’a vraiment surpris par son audace et son mélange improbable de genres. Je pensais trouver une histoire ancrée dans l’après-guerre de Sécession, mais l’autrice a complètement bouleversé mes attentes en y ajoutant des fantômes terrifiants, du vaudou, et une agence secrète dirigée par Allan Pinkerton et… Victor Hugo en personne. Oui, Victor Hugo, l’écrivain, transformé en personnage vivant, littéralement fait de papier et de lettres. Rien que ce concept m’a bluffé et a suffi à éveiller ma curiosité.
En suivant ce récit, j’ai découvert un trio de protagonistes comme on en voit rarement. D’un côté, Linus, ancien soldat enfermé dans le corps d’un enfant, un personnage tête brûlée mais profondément attachant. À ses côtés, sa sœur Sinéad, médium marquée par son passage dans un asile. Et enfin Sam, ancien esclave devenu sorcier vaudou, qui ponctue ses interventions avec ses loas et des punchlines mémorables. Ces personnages sont loin d’être des héros parfaits. Ils portent des blessures, des rancunes, des douleurs intimes, et c’est précisément ce qui les rend si crédibles et si puissants.
Silverton, un mélange de western et de surnaturel
Ce qui m’a immédiatement accroché, c’est l’ambiance unique. On voyage à travers des décors marqués par l’Amérique d’après-guerre, et on bascule constamment entre réalisme historique et surnaturel inquiétant. Un train hanté, une mine maudite, des spectres effrayants qui donnent envie de dormir la lumière allumée… Tout contribue à une atmosphère immersive, où le frisson se mélange aux émotions plus profondes. Certaines scènes m’ont fait rire ou frissonner, d’autres m’ont mis les larmes aux yeux tant elles étaient chargées de tension et d’humanité.
La force de ce roman réside dans ce contraste : l’horreur surnaturelle est omniprésente, mais elle ne masque jamais les vérités sociales et historiques. Le poids du racisme, les rancunes de la guerre, et la douleur des personnages créent un fond solide qui rend le récit crédible, même au milieu des fantômes et de la magie. Ce western aux accents steampunk est une vraie réussite, parce qu’il ose fusionner Histoire, fantastique et émotions brutes.
La fin du livre m’a laissé complètement sonné. Elle est dramatique, intense, et frustrante dans le bon sens du terme. On ferme le roman avec cette impression de manque, presque comme une dépendance, et on attend déjà avec impatience la suite. Pour moi, c’est la preuve que ce récit a atteint son objectif : marquer durablement le lecteur et l’obliger à se précipiter sur le tome 2 dès sa sortie.