Tu connais l’histoire de Blanche-Neige ? Ou du moins, ce qu’on en croit ? Eh bien oublie tout. Parce que dans Le dernier conte, Alexiane Thill t’embarque dans
un récit où les contes de fées sont secoués, malmenés et revisités avec un aplomb déconcertant. J’ai littéralement dévoré ce premier tome intitulé Pomme d’or, et même si tout ne m’a pas semblé parfait, j’en ressors complètement conquise.
Dès les premières pages,
le ton est donné. Une fée surgit dans la vie du ou de la protagoniste et l’embarque sans sommation dans un autre monde. Clairement, on est plus proche d’un enlèvement que d’une invitation galante. Ce monde-là n’a rien de paisible : une reine maléfique règne, un miroir magique plane dans les parages, des gnomes carrément hostiles t’accueillent à peine, et ta seule alliée… c’est Ariane, une fée bien loin des clichés habituels. Ici, pas de baguette qui scintille, pas de tulle ni de paillettes : Ariane est brute de décoffrage, accro aux jurons, et carbure à la gnole. Autant dire qu’elle m’a eue dès la première scène.
Le dernier conte : un humour qui fait mouche
Mais ce qui m’a vraiment scotchée dans ce livre, c’est l’humour. Et notamment celui de Marcus, l’apothicaire. Ce personnage, avec ses punchlines parfaitement dosées et son humour pince-sans-rire, m’a fait hurler de rire. C’est rare que je rie autant pendant une lecture. Et pourtant,
Alexiane Thill a réussi à me décrocher des fous rires du début à la fin.
Ce style d’écriture me parle tellement : rythmé, vivant, souvent décalé, jamais trop sérieux mais toujours précis dans son intention. Un vrai coup de maître.
Ariane, elle, mérite qu’on lui consacre un paragraphe entier. Ce n’est pas juste une fée : c’est un bulldozer sarcastique au franc-parler décapant. Là où d’autres héroïnes m’auraient laissée indifférente, elle m’a immédiatement séduite par sa personnalité atypique. Honnêtement, je me suis surprise à penser qu’on pourrait devenir meilleures amies, tant elle est loin des conventions. C’est ce genre de personnage qui donne une vraie saveur au roman, un relief qui te reste longtemps en tête.
Un rythme inégal mais une fin explosive
Cela dit, tout n’est pas parfait dans Le dernier conte. Il m’est arrivé de trouver certains passages un peu lents, voire légèrement creux. C’est peut-être mon côté impatiente, mais j’aurais aimé encore plus d’actions, de retournements, de péripéties. L’univers est riche, les personnages hauts en couleur, mais parfois le rythme marque un léger creux. Cela dit, rien de rédhibitoire. C’est un détail qui ne m’a pas empêchée de savourer cette lecture, bien au contraire.
Et cette fin… parlons-en. Je ne m’y attendais pas du tout. Une vraie claque. Le genre de conclusion qui te fait refermer le livre en t’écriant « non mais sérieusement ?! ». Impossible de rester là-dessus. Il faut
le tome 2, c’est non négociable. Franchement, Alexiane Thill, tu savais ce que tu faisais en nous laissant comme ça. C’est cruel, mais efficace.