Lorsque j’ai ouvert
Le Pumpkin Spice Café de Laurie Gilmore, je savais déjà ce que je venais chercher : une lecture réconfortante, douce comme un plaid en flanelle, chaleureuse comme un chocolat chaud, familière comme un film de Noël décliné en version automnale. Et c’est exactement ce que j’ai trouvé. Ce roman a réussi à me plonger dans cette ambiance délicieuse d’automne, celle où les feuilles mortes craquent sous les bottes, où l’air sent la cannelle, la citrouille épicée et les discussions tranquilles dans un café local. J’ai senti dès les premières pages que cette histoire avait ce pouvoir doudou, celui qu’on cherche parfois quand on veut juste respirer un peu entre deux journées trop lourdes.
Et puis soyons honnêtes :
ce roman m’a vraiment donné envie de tout plaquer pour ouvrir un café-librairie. C’est un rêve que je traîne depuis longtemps, une idée un peu romantique mais tellement belle dans mon esprit. Jeanie, l’héroïne, vit exactement ce fantasme. Elle en a assez de sa vie de bureau, de cette routine sans âme, et elle décide de tout envoyer valser pour aller gérer le café de sa tante à Dream Harbor. Rien que le nom de la ville suffit à installer l’ambiance. Dream Harbor, c’est l’endroit où tu arrives déjà en sachant que tu vas te sentir chez toi. Dès son arrivée, Jeanie rencontre Logan, un fermier au charme brut, bourru mais séduisant, parce qu’on parle ici de
romance, pas d’un reportage agricole réaliste.
Ce duo marche parce qu’il repose sur une dynamique simple mais efficace : le fameux trope grumpy/sunshine. Elle est lumineuse, spontanée, un peu maladroite. Lui est renfermé, un peu grognon, mais évidemment attendrissant derrière sa façade. Rien de révolutionnaire, je ne vais pas prétendre le contraire, mais c’est précisément ce que j’attendais. Ce que j’ai aimé ici, ce ne sont pas les rebondissements ou les révélations inattendues, mais la douceur du quotidien, les échanges maladroits, les sourires retenus et les moments gênants qui deviennent mignons. J’ai ri. Je me suis attendrie. Et j’ai eu plusieurs fois envie de leur crier de s’embrasser immédiatement.
Une ambiance automnale réconfortante
Ce roman sent littéralement l’automne. Chaque scène semble baignée dans des couleurs chaudes, des odeurs sucrées, des rituels doux. Je l’ai lu lors d’un moment où j’avais besoin de quelque chose qui réchauffe, qui rassure, qui apaise. Je cherchais un livre-doudou et je suis tombée juste. J’avais l’impression d’avoir entre les mains un plaid en papier, rempli de chaleur humaine. Je ressentais presque la pluie tomber derrière la fenêtre pendant que je tournais les pages.
Jeanie, avec sa maladresse adorable, m’a souvent fait glousser. Oui, glousser. Comme une collégienne. Ses gestes un peu à côté, ses réactions spontanées, ses pensées pas toujours très organisées, tout cela la rend terriblement attachante. Logan, de son côté, reste un peu cliché, mais c’est le cliché confortable, celui qu’on aime retrouver, celui qui fonctionne. Les personnages secondaires, même s’ils ne sont pas très développés, contribuent à cette sensation de petite ville soudée où tout le monde se connaît. Et c’est justement ce cadre qui permet de faire fonctionner la magie.
Le petit bémol sur la fin
Cependant, je ne peux pas parler de ce roman sans évoquer la partie qui m’a fait décrocher. Vers la fin,
la romance prend un virage plus explicite, avec des scènes assez poussées que je n’ai pas trouvées nécessaires. J’ai eu l’impression que le ton changeait trop brusquement. Le gentil fermier un peu grognon mais adorable glisse soudainement vers un rôle beaucoup plus sexualisé, presque caricatural. Pour moi, cette intensification n’apportait rien à l’histoire, elle cassait même un peu l’équilibre doux et réconfortant du roman. Et c’est dommage, parce que jusque-là, tout fonctionnait parfaitement.
Cela dit, ce moment ne remet pas en question l’essence du livre.
Le Pumpkin Spice Café reste une lecture chaleureuse, tendre, drôle par moments, qui fait du bien. Ce n’est pas une lecture qui bouleverse ou transforme, mais ce n’est pas ce que je voulais. C’est une parenthèse sucrée après une journée lourde, une pause dans un monde qui va trop vite, une invitation à ralentir et à respirer.