Un choc littéraire. Voilà ce que j’ai ressenti à
la lecture de ce roman, qui est pour moi l’incontournable de cette rentrée. Sans les conseils de ma libraire préférée, Camille, je serais sans doute passée à côté… et quel dommage cela aurait été ! Après Lettre à Nour, c’est le deuxième livre que je découvre de Rachid Benzine, et je crois qu’il est en train de devenir mon auteur favori. Sa plume… quelle beauté ! Là où s’inscrit l’horreur, il y dépose son cœur et son âme pour nous en transmettre toute la complexité.
Avec
L’homme qui lisait des livres, Rachid Benzine nous emmène à Gaza… un lieu dont on parle beaucoup, mais que l’on connaît si mal. Réduite trop souvent aux seules images de guerre et de ruines, cette terre est aussi chargée d’histoire, de culture et de vie. C’est précisément ce contraste que le roman met en lumière, l’éclat des livres face à l’ombre de la guerre.
Nabil, le libraire qui fait de la lecture un acte de résistance
Au milieu des destructions, Julien, photographe français, croise la route de Nabil, un vieux libraire. Entouré de ses ouvrages qu’il relit inlassablement, Nabil nous montre que lire n’est pas un simple passe-temps… c’est un acte de résistance. Chaque page devient pour lui une manière de préserver sa dignité, de continuer à croire en l’humanité malgré tout ce qu’il a traversé.
Sa librairie, dressée au cœur des ruines, incarne ce refuge fragile et puissant à la fois… la littérature comme patrie intérieure, comme souffle vital quand tout autour s’écroule.
Un roman court mais d’une immense portée
Court par sa forme mais immense par sa portée,
ce roman est une fable contemporaine empreinte de poésie, de gravité et surtout d’humanité. À travers la voix de Nabil Al Jaber, chaque livre devient un foyer, chaque mot une mémoire.
Un texte à lire, mais surtout à ressentir. Parce qu’il nous rappelle que, même dans les pires ténèbres, les livres continuent d’exister, de soutenir, de témoigner.
Un véritable manifeste pour la puissance silencieuse de la lecture.