Je dois le dire sans détour :
Dissidentes de Tosca Noury est ma meilleure lecture de l’année. Dès les premières pages, j’ai senti que j’entrais dans une œuvre forte, puissante, et parfaitement maîtrisée. Ce roman publié chez Romans Didier Jeunesse s’inscrit dans la lignée des grandes dystopies, mais il réussit surtout à s’en détacher en proposant une approche d’une rare intensité émotionnelle.
C’est d’ailleurs
Cynthia, dans une de ses
vidéos YouTube sur la rentrée littéraire, qui m’a mis ce livre sous les yeux. Et autant dire que la décision de le lire a provoqué un petit débat à la maison — car je savais, dès sa présentation, que ce roman était fait pour moi. Et je ne me suis pas trompé.
L’univers imaginé par Tosca Noury repose sur une idée glaçante : dans cette société, les femmes ne naissent plus. Le résultat ? Un chaos total, une perte de repères, et surtout une réflexion sociale d’une profondeur rare. Le monde qu’elle met en scène n’a rien d’exagéré. Il est terriblement crédible, et c’est ce réalisme qui fait froid dans le dos.
Le roman, qui compte environ 500 pages, ne laisse aucun répit. Chaque chapitre apporte son lot de tension, d’émotion et de révélations. On traverse l’histoire comme une tempête : essoufflé, bouleversé, mais incapable de lâcher le livre. C’est exactement ce que j’attends d’une dystopie, et Dissidentes remplit ce rôle avec brio.
Une dystopie moderne et percutante
Ce qui m’a immédiatement frappé, c’est à quel point Tosca Noury maîtrise les codes du genre tout en les renouvelant. On sent la filiation avec des autrices comme
Margot Dessenne, mais aussi la volonté d’aller plus loin dans la réflexion. Là où certaines dystopies se contentent d’un décor futuriste, Dissidentes s’appuie sur une critique sociale viscérale, presque militante, mais toujours subtile.
L’écriture est fluide, directe, sans fioritures. Elle capte l’attention sans jamais la relâcher. Les dialogues sont vivants, les descriptions immersives, et le rythme est incroyablement bien dosé. À aucun moment je n’ai ressenti de lenteur, ce qui est rare pour un roman de cette longueur.
Le résultat, c’est une lecture qui ne se subit pas : elle se vit. Chaque scène, chaque rebondissement, m’a happé. Et surtout, Tosca Noury parvient à équilibrer l’action et l’émotion avec une précision impressionnante. L’histoire se déroule à toute allure, mais elle garde toujours un ancrage humain, presque intime.
Des personnages forts et une romance bien intégrée
L’un des grands atouts de Dissidentes réside dans ses personnages. Ils sont haut en couleur, complexes et terriblement humains. Leurs choix, leurs doutes et leurs blessures donnent au récit une profondeur rare. On s’attache à eux dès les premières pages, et cette connexion émotionnelle rend chaque moment de tension encore plus fort.
Ce qui m’a également marqué, c’est la présence d’une romance subtile dans le célèbre trope enemies to lovers. Tosca Noury parvient à l’intégrer avec justesse, sans jamais qu’elle ne prenne le dessus sur l’intrigue principale. Cette relation apporte au contraire une dimension supplémentaire à l’histoire, une chaleur dans un univers sombre. Elle humanise les personnages, et amplifie l’intensité émotionnelle du roman.
Cette romance n’est pas là pour faire joli. Elle sert le propos, elle ancre le récit dans le réel, et elle montre que même dans un monde dévasté, les émotions, l’amour et la complicité peuvent encore exister. C’est ce type de nuance qui fait toute la différence.
Une réflexion sociale essentielle
Au-delà du plaisir de lecture, Dissidentes m’a fait réfléchir. Le roman aborde des considérations sociales effrayantes, des thématiques actuelles, et interroge notre rapport au pouvoir, à la domination, et surtout à la place des femmes dans la société.
C’est ce que j’aime dans les bonnes dystopies : elles nous renvoient un miroir, et ce reflet n’est pas toujours agréable à regarder. Tosca Noury parvient à dénoncer sans moraliser, à émouvoir sans tomber dans le pathos. Elle nous pousse à nous questionner, à ressentir, à débattre intérieurement.
À la lecture, j’ai ressenti une véritable palette d’émotions : colère, espoir, tristesse, admiration. J’ai fermé le livre avec la sensation d’avoir vécu quelque chose d’important, presque nécessaire. Et c’est rare de ressentir ça à ce point.
Une fin haletante et un cliffhanger maîtrisé
Impossible de ne pas évoquer la fin. Aucun répit ne nous est accordé, jusqu’à la toute dernière page. Et ce cliffhanger final… quelle frustration délicieuse ! On quitte
le roman avec l’envie furieuse de connaître la suite, prévue — si mes informations sont exactes — pour courant 2026.
C’est un pari audacieux, mais parfaitement réussi. Tosca Noury sait exactement comment doser le suspense pour qu’on reste accroché à son univers. À peine refermé, le livre laisse déjà un vide. Et pourtant, il nourrit une attente presque excitante : celle de retrouver cet univers, ces personnages, et cette plume qui m’a littéralement happé.
Je n’ai qu’une chose à dire : que cette duologie soit adaptée au cinéma ! Ce roman a tout pour devenir un grand film de science-fiction sociale. Ses enjeux sont d’utilité publique, et son message mérite de toucher un public encore plus large.