Je pensais ouvrir une romance tranquillou, un truc doux, un peu réconfortant, avec un rythme lent et des émotions mignonnes. Dans ma tête, j’avais prévu un plaid, un thé, deux ou trois soupirs heureux. Sauf que je me suis complètement trompée. J’ai basculé dans ce qui ressemble, pour moi, à un thriller sentimental. Et pas un petit frisson discret : mon cerveau a fait plus de cardio que moi en six mois. Je n’exagère même pas. Très vite, je me suis retrouvée à chercher des indices partout, à douter de tout le monde, à suspecter des personnages secondaires, et même les arbres de la couverture. À un moment, plus personne n’était innocent, pas même mon marque-page.

Mon expérience de lecture de Un automne pour te pardonner

La lecture a pris une dimension presque physique. Je ne lisais pas tranquillement, je vivais une expérience de tension. Il y a une enquête, et ça m’a complètement retourné le cerveau. Je me suis surprise à refaire des scènes dans ma tête, à analyser chaque détail, à essayer de comprendre avant le livre. Évidemment, j’ai perdu. Et la fin m’a laissée sans voix. Le plot twist n’est pas juste surprenant, il est violent émotionnellement. J’ai fermé le livre et j’ai fixé le mur pendant cinq minutes, littéralement, comme dans une scène de The Office. J’étais choquée, vidée, incapable d’enchaîner directement sur autre chose. J’ai même failli écrire à Morgane Moncomble pour lui demander pourquoi elle m’avait fait ça, alors qu’on ne se connaît même pas.

Ce qui m’a frappée, c’est la manière dont le roman aborde des sujets lourds. On parle de harcèlement scolaire, de bizutage, de parents totalement en roue libre, de relations toxiques dans leur version la plus dure. Et pourtant, je n’ai jamais eu l’impression de lire quelque chose de lourdement appuyé ou maladroit. Au contraire, j’ai ressenti une vraie finesse. Je lisais, je souffrais, et en même temps j’admirais la manière dont tout était écrit. J’avais mal pour les personnages, mais je restais accrochée, incapable de m’arrêter.

Un slow burn qui observe avant de frapper

La romance, de son côté, ne se précipite pas du tout. Elle prend son temps, comme si elle me regardait depuis un coin de la pièce, en me laissant croire que j’étais prête alors que je ne l’étais pas. C’est un vrai slow burn, mais pas le genre confortable. J’ai suivi deux personnages tellement abîmés que j’avais envie de leur offrir un plaid émotionnel et une thérapie digne de ce nom. Leur manière de se rapprocher ne ressemble pas à un conte de fées, mais plutôt à quelque chose de fragile, de douloureux et en même temps de terriblement beau. J’étais en PLS émotionnelle, mais heureuse d’y être. C’est un sentiment paradoxal, mais très réel pendant cette lecture.

Et puis il y a Lou. Je n’étais pas prête pour lui. Pas du tout. Ce personnage, pour moi, c’est le combo fatal : une vraie sensibilité mêlée à des vibes de bad boy ténébreux. Mon cœur a rendu l’âme très tôt dans le roman. Ce n’est pas une image, c’est vraiment ce que j’ai ressenti. Et alors cette scène où il joue Arcade au violon… Ça a été le point de non-retour. À cet instant précis, j’ai fondu. Pas une fonte discrète, non. J’ai littéralement évaporé. Cette scène s’est installée dans ma tête et elle n’en sort plus. Elle vit en colocation permanente dans mon esprit et ne paye même pas de loyer.

Une lecture qui bouscule et marque longtemps

Ce que je retiens surtout de ce roman, c’est l’état dans lequel il m’a laissée. Je n’ai pas simplement tourné les pages, j’ai encaissé des émotions. J’ai ressenti de la tension, de la tristesse, de la colère, de l’admiration. Je me suis sentie secouée sans me sentir trahie. Le texte m’a fait souffrir, mais je ne regrette rien. Au contraire, j’ai ressenti ce genre de satisfaction étrange qu’on ressent après une lecture intense, quand on sait qu’on vient de vivre quelque chose qui marque. J’étais démolie, mais reconnaissante.

Pour moi, Un automne pour te pardonner n’est pas une simple romance. C’est une expérience émotionnelle. C’est un livre qui joue avec mes nerfs, avec mes attentes, avec mes peurs et mes espoirs. Je ne l’ai pas lu à distance, je l’ai vécu de l’intérieur. Et même après avoir refermé le livre, certaines scènes restent ancrées quelque part en moi. Ce n’est pas juste une histoire que je raconterai, c’est une sensation que je garde.

Je respecte profondément la manière dont l’autrice traite des sujets aussi difficiles sans jamais tomber dans quelque chose de grossier ou de facile. J’ai ressenti de la douleur, mais aussi une vraie admiration pour la construction du récit. Ce roman m’a donné envie de le conseiller presque nerveusement, comme si j’avais besoin que d’autres vivent la même chose que moi. À la fin, je n’avais qu’une envie très simple : dire aux gens de le lire.

Et je le redis clairement : lisez-le. Si vous ne l’avez pas encore lu, j’ai presque l’impression que vous vous privez volontairement de quelque chose d’intense.