Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en commençant
Malice de John Gwynne. C’est ma toute première incursion
dans la fantasy, et pour être honnête, je craignais un peu de me perdre dans un univers trop dense, trop codifié. Mais à ma grande surprise,
ce roman a su poser ses bases avec justesse, dans un équilibre entre magie en sourdine, tension politique, et ancrage médiéval. Dès les premières pages, j’ai ressenti un petit frisson : ce n’est pas juste un récit épique. Il y a une ambiance presque thriller, voire cosy mystery, qui se dégage de l’ensemble. Et ça, je ne m’y attendais pas du tout.
Le style de John Gwynne m’a semblé très accessible, même si l’univers s’annonce riche, complexe et en expansion. Les enjeux géopolitiques apparaissent progressivement, comme si l’auteur nous préparait à une montée en puissance, sans nous assommer d’entrée. J’ai ressenti une vraie patience dans la narration : les complots s’installent lentement, les alliances se dessinent, et cette lenteur m’a permis d’entrer dans l’histoire à mon rythme.
Un parcours initiatique dans Malice
Ce qui m’a le plus captivée, c’est le cheminement du héros. Enfin… de celui qu’on pense être le héros. Car
Malice joue avec cette idée : est-ce vraiment lui le centre de l’histoire ? Ou bien un autre personnage va-t-il émerger ? Le roman choral multiplie les points de vue, ce qui renforce le doute et donne à chaque protagoniste une véritable importance. Leurs personnalités ne sont pas encore complètement définies, mais on sent que l’auteur sème des graines pour plus tard. Et c’est grisant, cette impression que tout peut encore basculer.
On est dans un tome d’introduction, c’est clair. Mais pas un tome creux ou prétexte. C’est une introduction construite, qui prépare une suite qu’on devine démentielle. Le bordel – dans le bon sens du terme – semble imminent. Les éléments sont en place, les tensions palpables. Et cette montée progressive du danger, des enjeux, donne au récit un souffle particulier.
Un univers de fantasy accessible, même pour les débutants
Moi qui découvrais la fantasy, j’ai été rassurée de retrouver des repères familiers : un monde d’inspiration médiévale, avec ses codes, ses rapports de force, ses conflits dynastiques. Ce fond classique m’a permis de m’immerger sans être perdue. Et puis il y a cette magie… très discrète dans ce premier tome. Elle est là, en arrière-plan, suggérée plutôt que montrée. Mais je sens qu’elle va prendre une ampleur bien plus importante dans les prochains volumes. Et c’est excitant. Ce dosage m’a plu. On ne part pas dans des envolées surnaturelles dès les premières pages : on reste ancré dans une réalité tangible, qui n’en est que plus crédible.
Cela dit, je ne vais pas mentir : j’ai parfois peiné à suivre tous les personnages. Ce roman choral est foisonnant. On change régulièrement de point de vue, et il faut rester concentrée pour ne pas perdre le fil. Par moments, je me suis demandé si je n’avais pas déjà croisé tel ou tel personnage. Certains noms reviennent, d’autres s’éclipsent… Ce n’est pas toujours simple de savoir qui est qui, ni quel rôle exact chacun joue dans les différentes intrigues. Mais je suppose que c’est aussi la richesse de ce type de récit : il faut du temps pour tout assembler.