Et si les objets et les personnes que nous perdons au quotidien n’étaient pas simplement égarés ? Et si ils étaient dérobés par des créatures venues d’un autre monde ? C’est sur cette idée fascinante que Victor Dixen construit Les derniers retrouveurs, premier tome de la saga Agence Perdido.

Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans une atmosphère sombre et envoûtante. Lucy, une jeune fille ordinaire, voit sa vie basculer lorsque sa mère disparaît mystérieusement. Contrairement à ses habitudes, elle ne l’attend pas à la sortie du collège. En rentrant chez elle, Lucy découvre une maison vide et ressent une présence étrange dans le grenier. C’est le début d’une aventure qui la mènera à l’Agence Perdido, une organisation secrète chargée de retrouver ce qui a été perdu.

L’univers créé par Victor Dixen est riche et original. Il mêle habilement des éléments de fantasy urbaine, de légendes folkloriques et d’horreur. Les « oubliettes », ces créatures qui volent nos souvenirs et nos proches, sont particulièrement effrayantes. L’ambiance est oppressante, notamment lors des explorations dans des lieux lugubres comme des forêts figées dans un automne perpétuel ou des souterrains obscurs.

La narration est fluide et rythmée. En plus, les chapitres courts et les dialogues percutants rendent la lecture addictive. Chaque fin de chapitre pousse à lire le suivant, tant les rebondissements sont nombreux et bien amenés. L’écriture à la première personne permet une immersion totale dans les pensées et les émotions de Lucy, renforçant l’attachement du lecteur à son personnage.

Ce roman m’a profondément marqué. Plus que ça, il m’a fait frissonner, réfléchir et m’a même poussé à vérifier les recoins sombres de ma maison après certaines lectures nocturnes. Victor Dixen réussit le pari de proposer une œuvre jeunesse accessible, tout en abordant des thèmes profonds et en instaurant une tension constante.